Je reprends ci dessous depuis le blog d'Alain Gourhant (psychologie intégrative), ce témoignage de Krishnamurti qui vivait manifestement le contact avec le double lumineux. Plus proche de nous les témoignages de Yolance, sur laquelle j'ai déjà blogué: http://advaita22.blogspot.com/2011/06/temoignage-deveil-de-yolande-simple.html
Là où les gurus indiens ou tibétains dérapent souvent, c'est en s'inscrivant malgré eux dans un idéal (qui est celui de leur culture) qui donne plus de valeur à l'expérience du plan lumière qu'à celle de la conscience ordinaire, c'est à dire de notre humanité. En donnant plus de valeur au noumène, au détriment du phénomène, qui est soit nié soit classé comme de moindre valeur, en sacralisant l'esprit au détriment de la matière on tombe dans une idéologie qui amène forcément un pouvoir autocratique: il y a celui qui sait (le guru), qui décide de ce qui a de la valeur et de ce qui n'en n'a pas, de ce qui est sacré et de ce qui est profane, de ce qui est vrai et de ce qui est illusion.
Or les 2 aspects sont vrais, idem dialectique particule/onde de la physique quantique.
Nier cette dialectique, c'est s'imposer la quadratude du cercle: devenir "un individu-non-divisé".
Or c'est bien un individu qui expérimente "l'otherness"
Ne pas intégrer cela dans sa vision du monde, c'est buter en permanence sur les paradoxes contrôle/lacher-prise...et c'est s'imposer l'impossible: devenir un humain-divain, un humain omniscient-omnipotent (concept d'avatar hindou avec toutes les dérives que l'on connait et l'admiration démesurée dont ces personnes font l'objet).
Il n'y a pas d'humain éveillé, cela n'existe pas, ceux qui racontent cela jouent un rôle (consciemment ou inconsciemment).. sur les dérives de Krishnamurti, on peut lire le témoignage d'une ancienne amie, Vimala Takhar: http://advaita22.blogspot.com/2011/12/une-anecdote-sur-krishnamurti-par.html
Graf Durkheim semble avoir mieux saisi cette dialectique, je reviendrai un jour sur ce point.
Je cite le blog d'Alain dans un passage sur Krishnamurti:
"Dans une introspection quotidienne qui est le coeur de ce livre, Krishnamurti tente de décrire avec beaucoup de précision le processus d’éveil de la conscience qui est le sien. Deux choses reviennent sans cesse comme une sorte de leitmotiv. Il y a d’abord la présence de ce qu’il appelle « l’Autreté (l’Otherness) qui est cette Force, cette Energie incommensurable faisant par moment irruption pour fondre sur lui (et son entourage) et l’entraîner dans ce processus de transformation de la conscience et de tout son être ;
Le 20 : « Malgré la fatigue, éveil au milieu de la nuit : l’Otherness était dans la chambre. Il était là, intense, emplissant la chambre et s’étendant au delà, il était aussi dans les profondeurs du cerveau, si profond qu’il semblait traverser, dépasser la pensée, l’espace, le temps. Incroyablement fort, d’une telle énergie qu’il était impossible de rester couché et, sur la terrasse, dans le souffle frais du vent, puissante dans son élan, son intensité s’est maintenue pendant presque une heure. Cela a continué ensuite toute la matinée; ce n’est pas une illusion… la pensée ne l’a pas construit à partir d’incidents passés ; aucune imagination ne saurait concevoir une tel « Otherness ». Etrangement, c’est à chaque fois totalement nouveau, soudain, inattendu… Ceci est au delà de toute pensée, de tout désir, de toute imagination, c’est trop vaste pour qu’ils puissent le faire revenir, trop immense pour que le cerveau puisse l’évoquer à nouveau… »
Il y a ensuite, concomitant à cet Autreté, le ressenti étrange du cerveau complétement silencieux et immobile, dans la négation et la destruction de ce qui fait son activité habituelle. Voici un passage, où cela est bien décrit :
« Le cerveau demeura vide, empli de cet Otherness qui faisait voler en éclat tout objet de pensée, de sentiment ou d’observation ; vide dans lequel rien n’existait. Il était destruction totale… La pensée ne pourra jamais comprendre ou formuler la totalité de la vie. Ce n’est que dans le silence absolu du cerveau et de la pensée, quand ceux-ci ne sont pas endormis ou neutralisés par la discipline, la contrainte ou l’hypnose, qu’apparaît la conscience du tout. Si étonnamment sensible, le cerveau peut être silencieux, immobile dans sa sensibilité, très éveillé et attentif mais absolument immobile. »"
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