Quelques propos d'Eckart Tolle dans une interview d'Andrew Cohen..
ET: Une personne espère se trouver elle-même dans le monde mais en même  temps, elle a aussi peur que le monde ne la tue, comme il ne manquera  pas de le faire. Voilà la situation de conflit permanent auquel est  condamnée la conscience non éveillée, celle d'être déchirée en  permanence entre le désir et la peur. C'est un destin épouvantable.
La  conscience éveillée est enracinée dans le non-manifesté et est  ultimement une avec lui. Elle se sait être cela. On pourrait presque  dire qu'il s'agit du non-manifesté regardant à l'extérieur. Même pour  une chose simple comme de percevoir visuellement une forme, comme une  fleur ou un arbre, si vous les percevez dans un état de grande vigilance  et d'immobilité profonde, libre du passé ou de l'avenir, à ce  moment-là, c'est le non-manifesté. A ce moment-là, vous n'êtes plus une  personne. Le non-manifesté se perçoit lui-même dans la forme. Et il y a  toujours une sensation de bonté dans une telle perception.
C'est de là que surgit toute action et celle-ci est alors d'une toute  autre qualité que l'action qui surgit de la conscience non-éveillée -  qui a besoin de quelque chose et cherche à se protéger. C'est de là que  surgit ces qualités intangibles et précieuses qu'on appelle amour, joie  et paix. Elles font corps avec le non-manifesté. Elles émergent de cela.  Un être humain qui vit en connexion avec cela et agit ou interagit  devient une bénédiction pour la planète, alors que la personne  non-éveillée pèse lourdement sur la planète. L'être non-éveillé est  lourd, et la planète souffre de millions d'êtres non-éveillés. Le  fardeau pour la planète est à la limite du supportable. Je le ressens  parfois, comme si la planète disait " assez, ça suffit, pitié."
[...] Je ne dirais pas que la pratique elle-même a le pouvoir de libérer.  C'est seulement lorsqu'il y a complète soumission au maintenant, à ce  qui est, que la libération est possible. Je ne crois pas qu'une pratique  spirituelle puisse nous amener à cette soumission complète. Elle arrive  généralement dans la vie. Votre propre vie est le terrain où cela peut  se produire.
ET: C'est exact, et la volonté de lâcher prise est la soumission. Cela  reste la clef. Sans cela, quelle que soit la quantité de pratique ou  même d'expériences spirituelles, rien n'y fera.
AC: C'est  vrai, beaucoup de personnes disent qu'elles souhaitent méditer ou suivre  des pratiques spirituelles, mais leurs aspirations spirituelles ne sont  pas fondées sur une volonté de renoncer à quoi que ce soit de  substantiel.
ET: Non, ce peut même être l'opposé. Une  pratique spirituelle n'est parfois qu'un moyen de trouver quelque chose  de nouveau à quoi s'identifier.
Parfois, des personnes me demandent " Comment en arriver là ? Ce que  vous dites semble merveilleux mais comment en arrive-t-on là ? "  Concrètement et fondamentalement, la pratique consiste à dire " oui " au  moment présent. L'état d'abandon c'est ça, un " oui " total à ce qui  est. Non le " non " intérieur à ce qui est. Et le " oui " complet à ce  qui est, c'est la transcendance du monde. C'est aussi simple que ça, une  ouverture totale à tout ce qui survient dans l'instant. L'état de  conscience habituel est de résister à cela, de le fuir, de le nier, de  ne pas le regarder.
La seule différence entre un Maître et un non-Maître est que le Maître  embrasse ce qui est, totalement. Lorsqu'on cesse de résister à ce qui  est, survient la paix. Le portail est ouvert et le non manifesté est  présent. C'est le chemin le plus puissant, mais on ne peut appeler cela  une pratique car le temps n'intervient pas.

 
 
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