Nous ne tenterons pas de répondre complètement à cette question ici, d'autant que pour y répondre il faut d'abord savoir qui on est vraiment, et l'on peut dire que cela reste déjà en soi un mystère, d'autant que nous existons dans plusieurs niveaux vibratoires... des voies poussées comme le Vedanta professent qu'il n'est pas possible de se connaître car on est connaissance, c'est à dire sujet, et comment un oeil pourrait se voir lui-même... certaines approches sont moins strictes et admettent une subtile dualité, c'est à dire que l'esprit est auto-lumineux, de même qu'une bougie ou que le soleil s'éclairent eux-même et que nous pouvons nous sentir en notre êtreté (dans le dzochen on appelle cela "rangrig", auto-lumineux)... on en a dit assez déjà ici pour le moment...
Je partage ici quelques extraits sur le sujet du libre arbitre, extraits du livre des mediums d'Allan Kardec, je trouve que nous avons là un bon équilibre entre les partisants un peu naïfs et endormis qui pensent être libres (alors qu'ils sont bombardés d'influences de toutes sortes et de conditionnements) et les tenants peut être extrémistes d'un déterminisme total qui du coup dédoine de tout effort "personnel"... je n'aborde pas ici la définition de qui nous sommes, ce serait définir une cosmogonie et donc un nouveau -isme, je préfère exposer sur ce blog divers points de vues qui me semblent pertinents, en gardant une harmonie sous-jacente..
Les points de vue exprimés ici sont donc ceux des Esprits (Âmes) sélectionnés comme avancés et contactés (c'est plutôt dans l'autre sens bien sûr) par le medium Allan Kardec (ainsi que d'autres medium) au 19ième siecle.
(Les numéros sont les numéros de paragraphes)
258. Choix des épreuves. A l'état errant, et avant de prendre une nouvelle existence corporelle, l'Esprit a-t-il la conscience et la prévision des choses qui lui arriveront pendant la vie ?
"Il choisit lui-même le genre d'épreuves qu'il veut subir, et c'est en cela que consiste son libre arbitre"
259. Si l'Esprit a le choix du genre d'épreuve qu'il doit subir, s'ensuit-il que toutes les tribulations que nous éprouvons dans la vie ont été prévues et choisies par nous ?
"Toutes n'est pas le mot, car ce n'est pas à dire que vous avez choisi et prévu tout ce qui vous arrive dans le monde, jusque dans les moindres choses, vous avez choisi le genre d'épreuve, les faits de détail sont souvent la conséquence de vos propres actions. Si l'Esprit a voulu naître parmi des malfaiteurs, par exemple, il savait à quels entrainements il s'exposait, mais non chacun des actes qu'il accomplirait; ces actes sont l'effet de sa volonté ou de son libre arbitre. Il n'y a que les grands événements, ceux qui influent sur la destinée, qui sont prévus."
261. L'Esprit, dans les épreuves qu'il doit subir pour arriver à la perfection, doit il éprouver tous les genres de tentations, doit il passer par toutes les circonstances qui peuvent exciter en lui l'orgueil, la jalousie, l'avarice, etc.
"Certainement non, puisque vous savez qu'il y en a qui prennent, dès le début, une route qui les affranchit de bien des épreuves"
266. Ne semble-t-il pas naturel de choisir les épreuves les moins pénibles ?
"Pour vous, oui: pour l'Esprit, non; lorsqu'il est dégagé de la matière l'illusion cesse, et il pense autrement"
859. Y a-t-il des faits devant forcément arriver ?
"Oui, mais que toi, à l'état d'Esprit, tu as vus et pressentis quand tu as fait ton choix. Cependant ne crois pas que tout ce qui arrive soit écrit, comme on le dit; un événement est souvent la conséquence d'une chose que tu as faite par un acte de ta libre volonté. Il n'y a que les grandes douleurs, les événements importants et pouvant influer sur le moral qui sont prévus par Dieu, parce qu'ils sont utiles à ton épuration et à ton instruction".
872. "Ainsi le libre arbitre existe à l'état d'Esprit dans le choix de l'existence et des épreuves, et à l'état corporel dans la faculté de céder ou de résister aux entraînements auxquels nous nous sommes volontairement soumis."
Je termine en rappelant, pour ceux qui pourraient penser que tout ceci n'est qu'une élucubration du mouvement spirite européen du romantisme du 19ième Siècle, que la Sainte Ma Ananda Moyi, vivant en Inde au 20ième Siècle, avait stricto-sensu le même discours, l'âme vient s'épurer par l'incarnation, et il convient d'accepter les moments difficiles qui ne sont pas le fruit du hasard, mais choisi par le plan divin pour notre bien, et que même si sur un certain plan la personnalité séparée est illusoire, et que l'essentiel arrive par la Grâce, l'effort personnel et la rectitude restent de mise.. (on peut se reporter à "L'enseignement de Ma Ananda Moyi, traduit par Josette Herbert, Spiritualité vivante, volume 209", plusieurs extraits ont déjà été publiés sur ce blog).
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